1. Une évaluation est-elle toujours basée sur des enquêtes ?
2. Quel est le lien entre le cadre logique et l’approche des écarts entre prévu et réalisé ?
3. Pourquoi considérer une action comme une interaction entre personnes permet-elle de compléter l’approche par le cadre logique ?
4. Sur quel point l’observation peut-elle être de meilleure qualité qu’une enquête ?
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Réponses
1. Non. Les enquêtes sont souvent utilisées en évaluation car elles permettent de recueillir directement la parole des personnes (bénéficiaires notamment). Mais l’observation directe et l’analyse de documents sont également des sources d’information qui peuvent être utilisées dans une évaluation.
2. Dans le cadre logique, l’action est considérée comme un ensemble de ressources mobilisées pour réaliser des activités coordonnées ; et ces activités vont permettre d’atteindre des objectifs prédéfinis. L’approche des écarts va s’appuyer sur cette construction du cadre logique pour tester à chaque niveau si ce qui a été prévu a bien été fait : la mobilisation des ressources, la réalisation des activités, l’atteinte des groupes concernés, l’atteinte des objectifs.
3. L’approche par le cadre logique est linéaire : elle postule que tous les acteurs se sont accordés pour atteindre les mêmes objectifs, à partir des mêmes activités et des ressources décrites dans le cadre logique. Confronter l’action à son cadre logique est souvent intéressant car il permet d’objectiver dans quelle mesure ce qui avait été prévu a été réellement mis en œuvre. Mais les acteurs (et à travers eux leurs organismes) ont également d’autres objectifs propres, pas toujours en cohérence avec ceux de l’action, et ils ont également d’autres activités en dehors de celles consacrées à l’action. L’approche par interactions, contrairement à l’approche du cadre logique, ne fait pas d’hypothèse sur ce qui doit ou non être fait. Elle s’intéresse au « comment » l’action fonctionne entre les personnes concernées et au « pourquoi » elle produit ou non des changements. De ce fait, elle vient apporter de la compréhension pour expliquer les écarts mis en évidence par l’approche du cadre logique.
4. Les enquêtes sont en général déclaratives. Autrement dit, les personnes déclarent la manière dont elles se comportent (quel que soit le domaine : alimentation, consommation de produits psychoactifs, sexualité, utilisation de services de santé, etc.), avec le risque qu’elles déclarent ce qu’elles pensent que l’enquêteur attend, ou ce qui est conforme aux normes sociales, plutôt que ce qu’elles font en réalité. L’observation directe des comportements est plus valide que la déclaration, à condition qu’elle soit possible. En effet, les comportements professionnels sont plus faciles à observer que les comportements personnels, et notamment les plus intimes.
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